Formation: S2

Formation: S2

La première semaine de formation, intense est terminée. Peu de répis j’enchaîne avec une deuxième semaine, qui sera déterminante pour la suite. Sans homologation SIG, l’aventure s’arrête là. Mais restons optimistes, je ne suis pas venu pour échouer.

Nous sommes dimanche soir, il est 22h, et je suis finalement retourné à la CRS 4 de Lagny en suivant les conseils du commandant. Mon colloque n’est pas encore arrivé, il a jusqu’à 23h pour franchir le portail. J’espère qu’il ne me réveillera pas.

J6 – Toujours aussi motivé

5h00- Et moi qui croyais que c’était la première semaine la plus dure… Ce matin, c’est terrible, je suis crevé! Mais je crois que tout le monde est comme moi, la reprise est difficile…

6h15- Il fait bon, le temps est gris, mais heureusement il n’y a pas de pluies. Toujours au garde à vous, pour démarrer la journée, le commandant fait le tour des sections et bien évidemment, il trouve toujours des choses à redire. Donc aujourd’hui, on fera 3 tours de la place en ordre serré, avant le petit déjeuner.

8h00- Je vous passe le rituel de départ en bus, jusqu’à Meaux. Nous arrivons au stand de tir, et découvrons de nouveaux instructeurs. Ils sont aussi sympa que les précédents, et nous découvrent peu à peu. tout d’abord, ils nous testent: reprise des RGS, mise en service de l’arme, puis mise en sécurité. Ensuite les positions contact, danger et tir à une main. Nous passons donc une heure et demi à driller, comme chaque matin.

9h30- Nous attaquons le tir. Cette séance va reprendre les points les plus durs de l’examen, pour arriver à nous améliorer. Nous allons tirer chacun 20 cartouches, réparties dans 2 chargeurs de 10 cartouches (un dans la poche, et un dans le porte chargeur). Après la mise en service de l’arme, nous allons tirer (pour la première fois) à 10m, derrière un obstacle haut, 2 séries de 5 coups (3 côté fort et 2 côté faible) puis remise de l’arme à l’étui. A l’issue de ces 10 cartouches, il faut effectuer un rechargement d’urgence, puis arme à l’étui. Nous avançons à 5 m, et nous allons maintenant tirer 5 séries de 2 cartouches à 5m, depuis la position de danger (donc à une main, avec l’arme légèrement sortie), les deux coups devant partir en moins de 3 secondes.
Pour cette session, j’ai placé les 20 cartouches dans la cible, mais j’ai mis une cartouche hors temps lors du tir à 5m. D’après l’instructeur, c’est pas mal. J’espère continuer dans cette veine pour l’examen!

11h15- L’exercice de tir est maintenant terminé. L’instructeur nous montre comment démonter un SIG, afin de pouvoir le nettoyer et l’huiler. Nous pratiquerons ces manipulations demain.

11h30- Nous avons fini les activités liées aux armes, nous reprenons le bus pour aller à l’académie. C’est l’occasion pour moi de faire une petite sieste… Par ailleurs, pour une fois, nous aurons le temps de déjeuner!

13h30- La section 2 commence par 2h de cours sur le cadre légal d’enquêtes: flagrance, préliminaire, dérogatoire et dispositions spécifiques. Bien qu’intéressant, ce cours me paraît très long, et j’ai un sérieux coup de barre!

15h30- Techniques d’intervention et menottage. Nous retrouvons les instructeurs de tirs (FTSI) de ce matin, pour reprendre les techniques d’intervention là où nous nous étions arrêtés la semaine précédentes: palpations de sécurité et menottage. L’exercice va cette fois-ci plus loin, certains stagiaires cachant des armes factices pour voir si nous les détections. Les activités de menottage commencent à être plus intenses: on serre, on bloque, on contrôle et l’interpellé ne peut qu’obéir à nos directives. Pour chaque manipulation, le cadre légal est posé, pour savoir ce qu’il est possible ou autorisé de faire de ce qui ne l’est pas.

17h30- Attente du bus. Pour une fois que la section 2 termine à l’heure, il pleut. Nous attendons donc pendant 20 minutes au garde à vous la section 1, avant de pouvoir rentrer à la CRS 4 et avoir un peu de temps libre.
Je suis tellement crevé, que je pense que je vais me coucher juste après le brieffing du commandant!

19h- C’est l’heure du diner en groupe! Bien que l’attendant avec impatience, le repas est infâme… Des spaghettis à l’eau de vaisselle, des cordons bleus, une simili salade d’endive primées… Si je ne suis pas malade cette semaine, c’est que j’ai beaucoup de chance!

20h- Débrieffing du commandant, le dernier. A partir de demain soir, il veut que nous nous couchions tôt pour être en forme pour l’examen de jeudi. Deux intervenants externes nous parlent de la réserve et de l’image que nous représentons de la police. La salle semble très dépeuplée, il commence à y avoir beaucoup de chaises vides.

21h- Fin du brieffing. Retour aux chambres. Je me mets en pyjama, et me couche quelques minutes plus tard. Je suis exténué.


J7 – La ligne d’arrivée se rapproche.

5h00- Je ne vous refais pas la chanson: lever, fatigué, mais toujours motivé. il me faut maintenant plus d’une heure pour émerger…

6h15- Rassemblement, et marche en ordre serré pendant 1/4 d’heure, jusqu’au petit dej. J’attrape un café (une fois n’est pas coutume), et je retourne me préparer à la chambre. Ceinturon, gilet pare-balle, menottes, gants de boxe, tee-shirt de sport en rabe, bouteille d’eau…

7h15- Rassemblement pour monter dans le bus. Le commandant prend la parole. Il a dû se passer quelque chose, entre le rassemblement de ce matin et le petit déjeuner, car on s’en prend plein la tronche. Notamment le fait qu’il y ait des absents au briefing de la veille. Du coup, nous aurons un briefing mercredi soir (veille de l’examen), l’appel sera fait. Toute absence sera éliminatoire (interdiction de se présenter jeudi à l’examen). Ca commence à être dur! Hier, il y a eu un abandon dans la section 1….
Dans le bus, tout le monde dort, il n’y a pas un bruit, on est tous KO.

8h00- Arrivée au stand de Meaux. Les FTSI ne sont pas encore arrivés. Nous attendons patiemment à l’extérieur. Quand ils arrivent, ils s’enferment dans le stand, sans nous, puis quelques minutes plus tard, ils nous font rentrer.
Le majors des FTSI annonce un test blanc, à froid. Chaque instructeur choisit 2 personnes, le reste sort. Je suis parmi les premiers choisis.
Je prépare 2 chargeurs: le premier de 5 cartouches va dans la poche et le deuxième de 10 cartouches va dans le porte chargeur..
Casque, lunettes, je suis face à l’arme, prêt pour les consignes.

  • Première épreuve: mise en service de l’arme. J’effectue lentement mes geste en les décomposant bien, et je mets l’arme en service avec le chargeur de 5 cartouches, sans difficultés.
  • Deuxième épreuve: Tir à 10m, derrière obstacle haut, 3 cartouches côté fort, et 2 cartouches côté faible. Je me concentre, et effectue mes 5 tirs.
    A l’issue, rechargement d’urgence (Tap & Rak, car la culasse est à l’avant), et j’insère le chargeur de 10 cartouches. Arme à l’étui.
  • Troisième épreuve: Tir à 5m en position contact (2 mains, arme sous le regard), 5x 1 cartouche, en moins d’une seconde à chaque fois. A chaque ordre “contact”, je prend la position, puis au coup de sifflet je tire, désarme et remets l’arme à l’étui
  • Quatrième épreuve: Tir à 5m en position danger (1 main, arme légèrement sortie de l’étui), 2x 2 cartouches, en moins de 3 secondes. A chaque ordre “Danger”, je me prépare, enlève la sécurité de l’étui, et suis prêt à tirer, et au coup de sifflet je dégaine, tire 1 cartouche, puis une deuxième en moins de 3 secondes. Désarmenent, puis arme à l’étui la première fois
  • Cinquième épreuve: Après le second tir, l’instructeur informe de mettre l’arme en sécurité. J’hésite et commence à me tourner, puis respire un grand coup. La première chose à faire, et TOUJOURS enlever le chargeur. Je m’exécute, puis effectue le reste de la procédure sans problème. Je prends l’arme en position transport, et la remets dans la mallette
  • Je restitue la cartouche restante à l’instructeur, ainsi que les deux chargeurs que j’ai utilisé.
  • Lecture des résultats: 13/14 dans la cible. Je n’ai pas le droit de prendre de photo ou de ramener la cible…. La première cartouche est hors cible, c’est le premier tir que j’ai effectué. L’instructeur m’a vu presser trop vite sur la détente… C’est pas grave, c’est déjà un bon résultat, pour quelqu’un qui n’avait jamais tiré il y un peu plus d’une semaine

Les différents groupes de 4 se succèdent. Au final, 1/3 des effectifs est recalé, soit pour non respect des procédures de sécurité, soit parce que la cible n’a pas été suffisamment atteinte (minimum 10/14)

Nous effectuons par la suite un peu de drilling avec des cartouches factices et des armes de formation. La pression se fait ressentir.

Deuxième séance de tir: nous allons tirer à 12,5m (2 cartouches), 10m (2 cartouches), 5m en position contact (2 cartouches), 5m en position danger (2x2cartouches). Je mets à cette séance 8 cartouches dans la cible sur les 10. Je rate la première (je me suis laissé surprendre par le tir de mon voisin) qui était tirée à 10m, et je rate la dernière (contact à 5m) pensant être hors temps pour la deuxième cartouche.

Je commence un peu à perdre mon assurance: jusque là, je n’avais pas raté la cible, et là, je rate tout de même 3 fois sur 24 cartouches… Mais je ne vais pas baisser les bras, je sais sur quoi je dois travailler pour m’améliorer.

12h- Retour à Lognes pour le déjeuner, qui est plutôt bon. Bien que la semaine dernière il y ait eu des intoxications, je ne suis jusque-là pas concerné (et tant mieux). Nous avons même une grippe aujourd’hui dans notre section (ou COVID), espérons que la contamination ne se propage pas d’ici l’examen!

13h30- Cours sur le contrôle d’identité. Qui peut en faire, dans quelles circonstances, et dans quel contexte… J’apprends donc à ma plus grande surprise, que la majorité des contrôles d’identité que j’ai subi étant plus jeune, étaient illégaux (ou sans motif valable). En tant que réserviste, je pourrai uniquement faire des relevé et recueils d’identité. Les contrôles et vérifications relèvent OPJ/APJ étant autorisés et formés.

15h30- Cours sur les techniques d’interpellation et de menottage. Nous continuons la pratique, à deux à trois, et apprenons (notamment), à travailler en équipage (lecture du langage corporel, communication non verbale,…). C’est très intéressant, mais très court pour faire de nous des experts (comme sur chaque thème abordé). Mais cela me stimule pour en apprendre plus.

17h30- Départ pour Lagny. En rang, nous montons les uns derrière les autres dans le bus. Il y a plus d’animation pendant le trajet retour qu’à l’aller ce matin. D’ailleurs, un resto s’organise, le diner de la veille ayant été absolument infâme… Mais je n’irai pas, je veux rester concentré et dans le “jus” de la Police, et je ne veux pas rentrer trop tard car demain le réveil sera encore à 5h…

19h- Mon colloque part au resto, je vais à l’ordinaire. Je fais un détour par le bar pour me raccrocher à un wagon allant dîner. Le constat est surprenant: plus de la moitié de la salle est déserte, ce soir on va diner en petit comité.

20h- Retour à la chambre, je prends mon ordi pour finir de rédiger ce que j’ai fait aujourd’hui. Le moral est bas, entre la fatigue, la pression psychologique, l’intensité des activités et des résultats en baisse, j’ai du mal à me convaincre que l’examen d’habilitation va bien se passer…. Mais je ne vais pas baisser les bras. Demain matin, examen blanc, et après c’est le grand bain!


J8 – Examen blanc

Aujourd’hui, bien que nous ayons déjà fait un examen blanc la veille, nous allons de nouveau en faire un. Mais avant ça, il se passe plein de choses.

5h- Réveil comme d’habitude. Je commence petit à petit à prendre le rythme, bien que le réveil reste difficile.

6h15- Rassemblement devant la caserne, pour marcher en ordre serré. Aujourd’hui, c’est Amel l’élève de service, une petite nana qui n’arrête pas de se vanter et qui connait déjà tout à la vie. Bref une grande gueule. Elle commence par nous mettre au garde à vous, en hurlant dans les oreilles du commandant, qui apprécie assez peu. Puis, la marhce se transforme en sprint, tant la cadence est rapide. Normalement, la cadence est donnée par l’élève de base (celui qui est devant tout à gauche, en l’occurence, moi) et l’élève de service la dit tout haut (gauche, droite, gauche, droite, etc…) pour que le reste du groupe la connaisse.
C’est un carnage, nous faisons un tour de plus sur demande du commandant, et les ordres ne correspondent à rien… Mais nous finissons tout de même par aller prendre un petit déj.

7h15- Rassemblement pour le départ du bus. C’est encore du n’importe quoi, on se marre bien tant l’élève de service est à la ramasse. On en rigole, mais c’est beaucoup de pression pour diriger une troupe de grands enfants qui n’obéissent qu’à moitié.
Nous montons dans le bus, direction Meaux, stand de tir.

8h15- Arrivée à Meaux. Les instructeurs préparent la séance d’examen, puis démarrent les premiers passage. Comme hier, je suis du premier groupe (on passe par 4). Je prépare mes deux chargeurs (5 cartouches, et 10 cartouches), puis je me mets en position, casque et lunettes en place.
“Au commandement: prenez vos armes et avancez derrière les obstacles haut”. Je m’exécute.
“Mettez vos armes en service”. J’applique la procédure apprise, et décomposant chaque mouvement afin de ne pas faire de faute. Malgré tout, je suis à deux doigts d’être sanctionné, je n’ai pas vérifié l’indicateur de chargement. Mais je n’ai pas remis l’arme dans l’étui, donc je m’arrête, et fais la vérif. Ouf, je peux continuer, je n’ai pas reçu de tape sur l’épaule.
“Au coup de sifflet, tir de 5 cartouches, 3 côté fort et 2 côté faible. Vous avez 2 minutes”. L’instructeur siffle, je m’exécute. A la cinquième cartouche, le chargeur est vide, j’effectue un rechargement d’urgence. Coup de sifflet, les 5 minutes sont écoulées.
“Au coup de sifflet, tir de 5 fois une cartouche en position contact”. L’instructeur siffle. “Contact”, je tire. L’action se produit en tout 5 fois.
“Au coup de sifflet, tir de 2 fois 2 cartouches en position danger”. L’instructeur siffle. “Danger”, je tire mes deux cartouches. “Danger”, je tire à nouveau deux fois.
Coup de sifflet: “Fin de l’exercice. Mettez vos armes en sécurité”. Je m’exécute. “Rangez les armes dans la mallette, et restituez la dernière cartouche et les deux chargeurs”.
Coup de sifflet, l’examen est terminé.
Bilan, 13/14, examen blanc validé.

Je patiente dans le couloir que tout le monde soit passé.

10h00- Nous retournons dans la salle pour débrieffer. Les instructeurs séparent la section en 2 groupes, en fonction de nos lacunes, ou du moins les points qu’on veut retravailler: tir à 10m, ou tir à une main en moins de 3 secondes (position danger). Je demande à être dans le deuxième groupe. Nous commençons par du drill, puis enchainons avec du tir: 10 cartouches (5 fois 2 cartouches). Cette fois, je fais un 10/10.

Demain, je n’ai pas le droit à l’erreur. Je vise le 14/14.

12h30- Arrivée à Logne. Nous allons poser nos sacs puis allons directement déjeuner. Les repas à l’académie sont plus équilibrés, copieux et sont bien meilleurs qu’à la CRS. J’en profite donc pour manger des légumes et un bon plat principal.

13h30- TDI, c’est à dire Techniques D’Intervention. Nous retrouvons nos FTSI pour un cours sur les dégagements sur saisies. C’est-à-dire comment se dégager (sans mettre de coups) si quelqu’un nous saisis le bras ou le col. Mais avant ça, le FTSI s’amusent à nous faire faire des pompes dès que quelqu’un n’écoute pas (“t’as quel âge? 27, et bien nous allons faire 54 pompes), ou des burpees… Toutes les occasions sont bonnes pour nous faire suer un peu. Quoi qu’il en soit, ça se fait dans la bienveillance et la bonne humeur!

15h30- On se change et on enchaîne avec un cours avec un formateur et une psychologue, pour traiter du sujet des policiers face à la mort. Je vous laisserai lire mon cours si ca vous intéresse, je ne le détaillerai pas ici. Mais il faut garder à l’esprit que c’est un sujet important, qu’il ne faut pas minimiser.

17h30- Fin du cours. Nous attendons, sous la pluie que la section 1 ait fini son cours pour retourner au bus. Après 20 minutes d’attentes au garde à vous, nous pouvons enfin nous mettre à l’abris, trempés. Le commandant ne veut pas qu’on se couche tard la veille de l’examen, mais ça ne le dérange pas qu’on attrape froid…

19h00- Repas à la CRS. Autant la première semaine, les repas n’étaient pas trop mauvais, autant la deuxième semaine les dîners sont de pire en pire…

20h00- Comme il l’avait promis, il y a un brieffing ce soir, pour faire payer à l’ensemble des sections l’absentéisme au brieffing du lundi. Il nous explique que la section 2 déconne sévèrement, et ce n’est pas parce qu’on aura validé le tir qu’il ne pourra pas nous dégager. Par ailleurs, tout mauvais comportement sera noté sur notre dossier, qui sera transmis aux SGAMI (centres d’affectation) lorsque nous serons réservistes. Cela pourrait empêcher de faire des vacations, les actifs ne voulant pas travailler avec des guignols. Il y a notamment deux personnes qui sont visées: une personne faisant des bruits de poule lors des rassemblement, et une autre montrant une fausse carte de gendarmerie à tout va…
Cela dit, le commandant reprend par la suite sur un ton plus apaisé pour nous indiquer comment se dérouleront les prochaines journées à l’issue du test de demain: pot du commandant jeudi soir, haie d’honneur pour le rattrapage de vendredi matin, cérémonie, signature des contrats vendredi après-midi et nettoyage et remise des chambrées.

Enfin, pour finir sur une note sympathique, le commandant nous donne rendez-vous à 7h15 au bus. Pas d’OS (Ordre Serré) demain matin!

21h56- Je vous souhaite une excellente nuit! Demain j’ai examen, et je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas du tout stressé…


J9- Ca passe, ou ça casse

6h00- Ce matin, le commandant nous a fait une fleur. pas d’Ordre Serré (OS), donc le départ se fait à 7h30. je me lève donc un peu plus tôt, comme tout bon diesel, pour être réveillé pour le rendez-vous.

7h15- Rendez vous sur la place d’armes. Mot du commandant, ponctué par un “Merde”. Nous embarquons dans le plus grand silence… Pendant le trajet, tout le monde est calme. C’est plus que de la fatigue, il y a une odeur de stress qui plane.

8h15- Arrivés sur site, les FTSI nous convoquent dans le stand, et présentent l’épreuve d’homologation. C’est la même chose, exactement que nous avons effectué les jours précédents. Ils en profitent pour répondre à quelques questions. La seule différence avec les précédentes sessions, est que nous passerons par 3 et non par 4.

Tout le monde sort, et s’ensuit une attente interminable. Je suis dans groupe correspondant à la fin du deuxième tiers de la liste, je passe vers 10h du matin. En attendant, je discute avec les collègues qui ne sont pas passés. Ceux qui sont passés, ont pour ordre d’afficher un visage neutre et de remonter à l’étage sans parler et transmettre une quelconque information sur son passage. C’est pour ne pas décourager les autres. Avant mon passage, j’identifie mes deux partenaires. Étonnamment, je suis le plus jeune: Freddy a 61 ans, et Francois 58 ans. Freddy est en panique… Je discute un peu avec lui et le motive: “ce n’est pas un examen, c’est juste un exercie, un entrainement, le même qu’hier”. Il me dira par la suite, qu’il ne s’est souvenu que de ça pendant son passage…

10h et des poussières – Le major nous convoque. Nous entrons dans le stand, et on nous demande de nous équiper (lunettes et protections d’oreilles). Nous devons également signer notre cible et aller l’accrocher. Par la suite, l’épreuve commence: chargement de 2 chargeurs (un de 5 balles, dans la poche, et un de 10 balles, dans le porte chargeur). nous nous alignons devnant les armes, l’épreuve commence. Le FTSI donne ses ordres, que j’exécute sans sourciller. Je suis très concentré afin de pas faire la moindre erreur.
Tir à 10m derrière obstacle, je me concentre, prends mon temps, et aligne mes 3 premières cartouches. Je change de côté, tire une puis… L’instructeur se glisse derrière moi et parle à l’oreille: “Ton arme doit (pas?) dépasser)” et PAN, je tire… Je n’ai pas compris ce qu’il m’a dit, mais je ne me déconcentre pas. Je vérifie l’indicateur de chargement, l’arme est vide, culasse à l’avant. Tap & Rak, chargeur tombe, nouveau chargeur en place, je renvois la culasse, désarme, vérifie l’indicateur: tout est OK, je mets l’arme dans l’étui et la bloque. Je reste planqué derrière la planche (obstacle haut), afin de ne pas voir la cible. Je ne veux pas me déconcentrer, je ne veux pas voir si j’ai raté la cible.
Nous avançons à 5 m, pour le tir en position contact à 2 main (5 fois une cartouche à deux mains).
Nous ramassons une clayette, et effectuons ensuite le tir en position danger (2 fois 2 cartouches à une main).
Je remets l’arme à l’étui, le FTSI siffle la fin de l’exercice. Mais ce n’est pas fini. Il demande alors de remettre l’arme en sécurité, procédure que j’effectue sans sourciller. Je restitue la balle restant, je retourne poser l’arme, et c’est maintenant l’heure de vérifier les résultats.
Je m’avance avec mon instructeur, qui commence à compter et marquer les impacts dans la cible, et s’arrête à 2, me regarde, ferme son marqueur, me tend la main et me di “Félicitation collègue”, puis reprends le décompte jusqu’à 13. Oui, j’en ai encore râté une, et il me dit que c’est quand il m’a parlé à l’oreille, il s’y est pris trop tard, j’tais déjà en pression de la détente. Ce n’est pas grave, l’important est que j’y sois arrivé!
Je salue tout le staff, qui chaleureux nous accueille comme des collègues maintenant, et non plus comme des stagiaires.
A la sortie, je crois Freddy qui me dit tout simplement que c’est ce que je lui ai dit qui lui a fait réussir son exam. Je lui rétorque alors que non, c’est lui qui a fait tout le boulot, je l’ai juste accompagné, soutenu. Bref, c’est un bon gars, et il méritait vraiment de réussir.

11h15- Les fTSI nous convoquent, dans le stand, les examens sont finis. Nous avons presque tous réussis (24/28), ce qui n’est pas si mal. Ils nous remercient de notre implication, de notre engagement, et nous les remercions également.

11h30- Retour à Lognes, pour déjeuner. L’ambiance est au top dans le bus, ça chante, ça danse, ça rit! Plus personne n’a envie de dormir! Le déjeuner est, comme à l’accoutumée, simple, mais assez équilibré. En gros suffisant pour caler des troufions qui ont 4h d’amphi juste après!

13h30- Nous sommes deux sections (la une et la deux) à assister à un cours concernant la communication, et plus particulièrement la communication en public, avec un formateur et une psychologue.

15h30- Avec les mêmes intervenants, nous continuons le cours sur l’agressivité, et les outils permettant de la prévenir, l’identifier et essayer de l’adresser correctement.

17h30- On embarque dans les bus, sous une pluie battante, pour un retour à Lagny. Nous allons assister à un pot offert par le commandant d’ici peu, mais nous pouvons commencer à ranger les chambres, et nous changer.

18h30- Le commandant arrive, nous sommes déjà tous au bar de la CRS. Le commandant fait son speech, et continue de nous faire rire (se tournant lui même en dérision).

19h30- Repas amélioré à la CRS4: il s’agit de la même chose que la veille, mais avec des frites…

20h- Je range mes affaires dans mon sac, et prépare mon uniforme pour demain. Je fais un aller retour à la voiture pour y transporter mes affaires, et je vois à nouveau quelqu’un de coincé… Je vais donc aider: une Tesla, qui est campé sur ses pare-chocs. Nous essayons de pousser (on commence à 3, et on finit à 10), mais la voiture ne bouge pas d’un poil… Je vais chercher des sangles, approche ma voiture par l’arrière. On installe le crochet de remorquage de la Tesla (qui pour info nous a fait perdre 10 minutes dans le noir, le pas de vis étant inversé comme pour le gaz), et je commence à la dégager. Une fois dégagée, la voiture ne bouge plus… Je déplace alors le crochet de la Tesla à l’avant, et change ma voiture de place. Avec l’aide d’une dizaine de personnes qui poussent la Tesla, et moi qui tire, nous arrivons enfin sur la terre ferme… Il est 22h passé, je suis plein de boue, je vais garer ma voiture et retourne au dortoirs.
En entrant dans le dortoir, j’entends “Fixe”, une haie d’honneur d’une vingtaine de personnes m’attentaient. C’est très drôle, et ça fait chaud au coeur! Ce que je retiens surtout, c’est une très bonne cohésion d’équipe!

23h30- Je termine mon récit, et je me couche. Il faut quand même que je dorme un peu!


J10- La fin?

Aujourd’hui, pas d’ordre serré, pas de réveil aux aurores… C’est enfin la remise des diplômes.

7h15- Nous sommes au garde à vous sur la place d’armes, toutes les sections. Nous allons partir en bus à l’académie, pour célébrer la réussite de notre formation. Mais avant, nous faisons une ovation pour les 12 stagiaires qui partent au rattrapage. Il y en a 4 dans ma section, au final 2 réussiront et rejoindront les rangs. Le Commandant en profite pour leur glisser un petit mot d’encouragement,

7h30- Départ à l’académie. Tout le monde dans le bus est enjoué, et ca discute et rigole de bon coeur. A l’arrivée, nous filons devant l’amphi, et nous rangeons par par section et par ordre alphabétique. Le commandant nous place dans l’amphi, places que nous devons retenir, et nous présente la cérémonie.

10h- L’adjoint au Directeur Général de la Police Nationale entre dans l’amphi. Nous sommes debout au garde à vous. Il nous dit de nous assoir, et nous lit un petit mot, afin de nous remercier de notre engagement et nous féliciter de notre réussite. S’ensuit un appel un à un, pour nous remettre notre diplôme: “Réserviste P. E. G., à vos ordres Monsieur le Directeur”. Serrage de main, remise du diplôme avec le code de déontologie, un “Merci” plus tard retour à notre place.

11h- La cérémonie est presque terminée, la benjamine de la 6ème promotion de réservistes (notre promo), va nous lire l’engagement que nous allons prendre, auquel nous répondons à l’unisson: “Oui, nous nous engageons solennellement”.

11h30- Apéro, photos, suivi du déjeuner, toujours à l’académie.

13h30- Signature du contrat: moment tant attendu, pour enfin connaitre notre affectation. Nous sommes donc assis aux mêmes places que ce matin, et le SGAMI (Secrétariat Général d’Administration du Ministère de l’Intérieur) nous a déposé nos contrats. Et là surprise, pas de précision sur l’affection… Il faudra que chacun prenne contact avec le département dont il dépend, pour se présenter et essayer d’avoir des infos sur l’affectation qui lui sera donnée…

15h- Retour à Lagny, avec mes papiers signés. C’est maintenant l’heure de ranger, vider et nettoyer les chambres. J’avais prévu le coup, il ne me reste plus grand chose à ranger. Je me changer, ferme mes sacs et me dirige vers la voiture. Arrivé sur place, plusieurs voitures sont bloquées. Je leur dis que je dois d’abord terminer de nettoyer ma chambre, et que je viendrai ensuite les aider.
Un coup de balais, de vinaigre blanc, et l’aide de mon binôme, la chambre est propre est nette (merci Jérôme!). Je rends les clefs, les draps et couvertures et salue tous les encadrants. Je reconnais à peine le commandant, qui habillé en civil, dénote complètement de l’image que nous avons eu de lui pendant 2 semaines.

15h30- Je me dirige vers le parking, pour aider Christophe, et bien d’autres qui sont enlisés. Heureusement, un stagiaire avait une sangle, ce qui m’a permis de sortir au total 4 voitures du parking avant de partir.

17h- C’est vraiment la fin. J’ai salué tout le monde, je monte dans la voiture, le coeur lourd mais heureux, direction la maison.


Conclusions

Je suis arrivé à la maison. Le coeur lourd, mais heureux. Je n’aurais pu imaginer passer ces deux semaines en meilleure compagnie que les stagiaires de la section 2. Nous nous sommes séparés, mais ce n’est pas fini. Pour certains d’entre nous, nous nous recroiserons prochainement lors des S3 et S4. Pour les autres, sait-on jamais, je les verrai peut être sur le terrain, à l’aéroport ou sur l’autoroute lors d’un voyage.
Les seules choses que je peux dire à l’heure actuelle: Merci la section 2 et en ce qui concerne mon aventure, elle est loin d’être finie.