Formation: S1

Formation: S1

12 Février 2024 – 16 Février 2024

Ca y est j’y suis. Je n’ai pas fait le service militaire, mais cette formation de la Police est tout comme. J’ai tout à apprendre!


Les photos étant interdîtes, vous ne verrez rien de ce que j’ai vécu. Mais si vous le voulez, je peux tout vous raconter!


J1: Ma première prise en main d’une arme

La nuit a été mouvementée, j’ai eu beaucoup de mal à dormir… Le rendez-vous est à 7h du matin, à la CRS4 à Lagny sur Marne (Chateau de Pomponne). Lever à 3h du matin, parce que je tournais en rond. mon sac est fait depuis a veille, je me réveille donc doucement après quelques cafés.

5h30- Départ de la maison. Il y a environ une heure de route depuis la maison, donc je pars tranquilement. D’autant plus, qu’il faut arriver assez tôt, étant donné qu’il y a plein de monde (90 personnnes environ) qui arrivent sur site.
6h40: présentation de la carte d’identité, voiture garée au milieu d’un champ, direction les baraquements, pour investir les chambres, un rassemblement étant prévu à 8h.

Le temps passe tranquillement, quand à 7h50, un major passe pour nous rappeler le rassemblement. Je constate que dans le couloir, tout le monde est en uniforme… Vite, ni une ni deux, je saute dans un pantalon, prends le calot, mets un t-shirt et c’est parti.

8h- Devant les baraquements, dans le froid, au lever du soleil. On s’aligne par sections (de 30), sur 4 colonnes. Grands devant, petits derrière. Tout semble bon, mais ce n’est que le début. On apprend l’ordre serré: Garde à vous, repos, fixe, en avant marche, stop…. On commence à faire un premier tour des chambrées, puis un deuxième… On s’amuse bien! L’élève de service du jour, pour ma section (la deuxième), est un ancien militaire. Il est pédagogue, et nous explique tout.

8h30- On monte dans les bus, direction Lognes, à l’académie de police. A l’arrivée, on nous remets des badges pour la cantine, et nous nous asseyons dans l’amphitéatre.

Nous écoutons un premier mot du commandant, puis de la directrice de l’académie et quelques autres représentants de la police. Nous sommes la 6ème promotion de réserviste de ce centre de formation, qui est apparemment le plus gros centre d’Ile-De-France (3 sessions de 180 réservistes par an).

On nous explique le programme: 2 semaines de formation (S1 et S2), qui se terminent par un examen.
Etre réserviste est conditionné à l’habilitation SIG Sauer SP 2022, qui correspond au port d’arme de la Police. L’examen d’habilitation se déroulera jeudi prochain, le matin, soit après 8 jours de formation. A peine arrivés que la pression se fait sentir…

A partir de 10h, nous faisons une première rencontre avec nos formateurs FTSI (Formateurs au Techniques de Sécurité et d’Intervention). Ils sont très sympas, pédagogues, et aiment bien rigoler, tout en étant sérieux. Ils sont très acessibles et on peut sentir dès le départ, leur forte expérience du terrain. Nous passons donc 2h sur l’initiation aux armes: RGS (Règles Générales de Sécurité- 1, 2, 3), définition d’une arme, identification des parties externes et internes… Puis arrive l’étape de mise en service. Chaque étape est décomposée, puis effectuée par les formateurs. A plusieurs reprise. Puis découpage du groupe en 3, pour faire une première manipulation. Ce sont des armes de formations, sans percuteur, avec des balles sans charge, mais malgré tout, nous devons les prendre en main et les manipuler comme des vraies: Règle N°1: toujours considérer une arme comme chargée. Nous aprenons donc à mettre l’arme en service, la manipuler, la charger, se déplacer avec sans risque, la restituer… Mes mains tremblent, j’ai la pression, j’ai les mains moites, tout le groupe me regarde manipuler… C’est pas évident, mais la bienveillance des formateurs aide vraiment. De mes expériences de manipulation d’armes, de tir d’entrainement des prochains jours, c’est vraiment cette premèire manipulation qui m’a marqué. Bien plus que mon premier tir à balle réelle. Mais nous n’y sommes pas encore!

La pièce est remplie de policiers municipaux, anciens adjoints de sécurité, convoyeurs de fonds… Mais également étudiants en droit (en vue de devenir policiers) et quelques âmes perdues comme la mienne, qui ne sont pas de ce monde. Et pourtant, la motivation ne baisse pas. Les formateurs ont un très grand respect pour nous, futurs réservistes, qui faisons le choix de rejoindre la police. C’est très stimulant!

Vers midi, déjeuner à la cantine de l’académie, parmi les administratifs, les gradés, les employés ministériels… Une salve de stagiaires, tous habillés de la même manière, débarque dans le self. Le déjeuner est excellent, ce qui redonne des forces pour l’après-midi.

13h30- Retour à l’auditorium. Nous avons jusqu’à 17h, une présentation des différents services de police (et leur fonctionnement) que nous pouvons rejoindre (plusieurs départements représentés).
Il s’agit de:
– la PAF: Police Aux Frontières, effectuant les contrôles d’identité aux frontières dans les aéroports de la région parisienne ainsi que dans la gare du Nord
– La CRS: Compagnie Républicaine de Sécurité, qui est en charge des autoroutes d’Ile-De-France
– La DSP: Direction de la Sureté Publique (également appelée Police Secours), qui correspond aux commissariats de police

Je vous laisse imaginer le choix que je dois faire d’ici la fin de semaine, sachant que les sections nous ont été vendues, toutes mieux les unes que les autres. Cela dit, pour le commandant, seule la Police secours est la vraie police…

17h- Fin de la session à l’auditorium. Retour vers l’entrée de l’académie, en ordre serré évidemment. Nous sommes, d’après le commandant, tous observés, scrutés analysés par tout les policiers et officiels passant dans le coin.
Nous rejoignons donc les bus, pour un retour à Lagny.
A l’arrivée, nous faisons (encore une fois), un rassemblement en ordre serré à la descente du bus. Nous rompons, et maintenant c’est temps libre jusqu’à 19h, l’heure du dîner.

18h- Un gars de ma section a un problème: en arrivant ce matin, il s’est embourbé. Impossible de bouger son véhocule depuis. Je vais donc lui filer un coup de main… Après 45 minutes de luttes dans tous les sens (et en creusant à la pelle), sa fourgonnette est enfin libérée!

19h- Dîner au réfectoire en uniforme, avec tout les stagiaires et les encadrants (qui sont à leur propre table). Je crois que d’ici la fin de la semaine prochaine, j’irai me taper l’incruste à leur table! Juste pour la blague! enfin, si je réussis l’examen SIG (habilitation à l’arme de poing de la Police), qui est la condition sinéquanone pour pouvoir être réserviste.

20h- Rassemblement dans une salle pour le speech du commandant.
Le commandant est très drôle! Il est à la fois autoritaire (beaucoup de menaces de faire des kilomètres en ordre serré, mais il est également très paternaliste. Il s’occupe à la fois de tout le monde et de chacun, tout en restant très accessible.
Un réserviste, sorti de la précédente promo, vient témoigner de ce qu’il vit au quotidien à la police secours. Bien que son témoignage soit intéressant, l’auditoire est bien fatigué, il y en même qui s’endorment. Ce que le commandant ne manque pas de noter et les réveille sans attendre!

21h- Fin du brieffing! retour aux chambres. Je me mets en pyjama, crevé de cette journée bien remplie, et je discute jusqu’à 22h avec mon colocataire (convoyeur de fonds et tireur sportif). Je m’endors comme une masse, jusqu’au lendemain!


J2 – Mon premier tir au pistolet

5h15- Le réveil sonne. Je suis un diesel, donc je me lève tant bien que mal. A 6h15 nous avons le commandant qui débarque!

6h15- Ordre serré dans le froid. Le commandant débarque, et nous faisons quelques tours de la place d’arme au pas avant d’aller petit déjeuner.

7h25- On monte dans les bus. Ma section va au stand de tir de Meaux, à 40 minutes de la CRS.

8h15- Arrivée au commissariat de Police de Meaux, à côté du. Palais de Justice. Nous sommes à l’extérieur, et quoi qu’il en soit, nous devons renvoyer une image impeccable. Donc ordre serré, on marche au pas et on est polis avec tous les gens qu’on rencontre.
Nous descendons au stand de tir, et allons travailler tous les aspects nécessaires au maniement des armes. Nous apprenons à charger le ceinturon, le fixer, positionné le holster et le porte chargeur, enfiler et régler le gilet pare-balle…
Jusqu’à 10h, nous répétons les RGS, la prise de service (prise de l’arme chargement) et la fin de service (déchargement et restitution de l’arme).

10h- Nous allons procéder au premier tir. Mais avant cela, nous sommes sensibilisés au bruit que peut faire la déflagration d’un coup de feu. Après nous être disposés en environnement sécurisé, un instructeur procède à un tir à balle réelle, la section n’ayant pas mis de protections d’oreilles (nous nous les couvrons manuellement). Ainsi, nous découvrons l’intensité du bruit, de l’odeur d’un coup de feu.

S’ensuit un premier tir à balles réelles, par groupe de 4, le reste attendant dans le couloir: mise des EPI (équipements de protection individuel), c’est à dire lunette et casque anti bruit. Récupération de 7 balles que nous chargeons dans un cargeur que nous mettons dans le support de chargeur. et attente et observation du précédent groupe qui tire.
C’est mon tour. Prise de service (prise en main de l’arme, enlèvement de la protection, vérification de l’arme, chargement, armement et rangement au ceinturon). Nous nous positionnons à 5 mètres, l’instructeur donne un coup de sifflet et nous tirons. Premier coup en double action, puis le deuxième en simple action. Mise en sécurité de l’arme et rangement dans le holster. Deuxième coup de sifflet, on recommence la même chose. Troisième coup de sifflet, idem, deux balles dans la cible. La dernière balle n’est pas tirée: restitution de la dernière cartouche, puis fin de service, mise en sécurité de l’arme et rangement dans la mallette. Fin de session.
Ce premier tir, n’est pas aussi marquant que je l’aurais pensé, mais c’est la première fois que je tire avec une arme de poing à balles réelles.
Une fois tous les groupes passés à midi 15, nous retournons au bus, qui n’est pas là… En effet, le groupe ayant un peu de retard, il est retourné au dépot… Finalement, il arrive vers 12h45, et nous partons direction Lognes, Académie de Police.

13h30- Après un déjeuner en quatrième vitesse, nous attaquons avec un cours sur le cadre légal de l’usage des armes. Nous passons donc en revue, pendant plus de 3h, les articles du code pénal et du code de sécurité intérieur cadrant l’usage des armes par les policiers. C’est compliqué et dense, mais indispensable pour ne pas avoir de problèmes.
Les formateurs précisent tout de même “Il vaut mieux être jugés par 10, que portés par 6”. A méditer.

17h30- Retour aux bus, et à la CRS 4 à Pomponne. Temps libre jusqu’à 19h, dîner et on enchaîne.

20h- Débriefing du commandant. Comme tous les soirs, le commandant fait son show. Il choisit ce soir de parler philosophie, sur l’usage des armes. En lien donc, avec ce que nous avons vu aujourd’hui. Par ailleurs, un réserviste de la promotion S1S1 de juillet 2023 vient nous raconter son expérience. Il a rejoint la CRS4 à Lagny, et a effectué depuis la fin de sa S4 environ 16 vacations. Son témoignage est très intéressant bien qu’il soit trèès jeune (24 ans), et les questions qui lui sont posées sont très intéressantes: a-t’il déjà été confronté à la mort? A-t’il déjà sorti son arme? Comment son intégration s’est-elle passée?…

21h- Fin du brieffing, direction le lit. On est tous crevés, je m’endors à 21h15….


J3 – Du théorique et de la pratique

5h- Réveil matin, et préparation en vue du rassemblement à 6h15.

6h15- Rassemblement devant les baraquements. Ca y est, le rythme commence à rentrer, à 6h15 tout le monde est là. Sauf… Le commandant… On attend donc en ordre serré… Ce matin, il fait meilleur que les jours précédents. 15 minutes plus tard, un major décide d’aller voir le commandant, qui ne s’était pas réveillé. Les majors décident donc de nous faire démarrer l’ordre serré, direction le petit dej directement! Le commandant nous le fera probablement payer demain…

7h20- Départ en bus vers le centre de tir, pour une arrivée vers 8h. on se prépare (ceinturons et pare-balles), et nous sommes rapidement opérationnels.
Pendant près de deux heures, nous allons faire du drill: répétition des gestes de base pour apprendre à manipuler l’arme correctement. Toujours sur des armes de formation, cette première partie de matinée vise à nous faire maîtriser les gestes permettant la saisie (déblocage et sortie d’arme), visée, remise en sécurité de l’arme. Les gestes sont répétitifs, et j’en attrape même un énorme ampoule sur le pouce de la main droite, qui est responsable du déblocage de l’arme dans le holster. Nous allons donc jusqu’à apprendre (et comprendre) le tir partiel (alignement de la cible, du guidon de l’arme et de l’oeil) utilisé à 5m, le tir complet utilisé à partir de 7m (alignement de la cible, du guidon, du cran de mire et de l’oeil). Je prends mon temps, j’écoute bien les formateurs, et décompose tous mes gestes. Les retours semblent plutôt positifs de leur part, le seul problème est que mon oeil directeur n’est pas usuel (oeil gauche, alors que je tire de la main droite). Mais ils me laissent tout de même me mettre dans la position qui est la plus confortable pour moi.
Nous restituons les armes de formation, puis nous sortons du stand de tir pour une pause.

A partir de 10h, nous allons passer à une nouvelle séance de tir à balles réelles: 5 balles à 5m, puis 5 balles à 7m, par groupe de 4.
11 balles dans le chargeur. Mise en place des EPI (lunettes et casque antibruit), puis observation du groupe précédent.
Mon tour arrive. On recommence les manipulations de sécurité pour la mise en service de l’arme. J’applique la procédure à la lettre, je mets en place le chargeur, j’arme la première cartouche et j’appuie sur le levier de désarmement et range l’arme dans le holster. J’attends les instructions, nous allons tirer en double action. Nous avançons à 5m. Coup de sifflet. Je sors l’arme, effectue un tir partiel, active le levier de désarment, vérifie l’indicateur de chargement, et range l’arme dans le holster. Je tire ainsi 5 coups à 5 mètres, après chaque coup de sifflet. Nous nous décalons à 7m. A chaque coup de sifflet, je dégaine, tire, effectue les manipulations demandées et rengaine. Je tire 5 autres cartouches. Fin de l’exercice, fin de service j’effectue les manipulations de sécurité restituer la dernière cartouche puis ranger l’arme dans la mallette. Pour cette deuxième séance de tir, j’ai fait 10/10 dans la cible. On s’aperçoit quand même qu’à 7m, mes impacts sont sur le bas de la cible. Il faudra que demain je pense à relever.

Pour la suite, vous conniassez la musique: car, déjeuner, amphi à l’Académie de Police…

13h30- Cours magistral sur la déontologie. Qu’est-ce que la déontologie, comment l’appliquer, dans quelles circonstances… Analyse de cas pratiques….
4h c’est long, même très long! Bien que les cours soient intéressants, la dernière heure semble interminable.

17h30- Retour à Lagny, à la CRS4. nous arrivons vers 18h. Le dîner étant à 19h, je prends mon courage à 2 mains et sors mon ordi pour taper les premières lignes retraçant ce voyage dans l’inconnu. Je prends un peu trop de temps…
Je saute dans mes chaussures, puis cours vers le réfectoire.

19h- Déjà l’heure du diner. Je m’installe à la première place libre. J’y retrouve Christophe (avec qui nous franchissons toutes les étapes au même moment) avec sa section (la troisième). Ce qui est bien dans cette ambiance, c’est que même sans connaitre les gens, on peut s’assoir et discuter avec n’importe qui. Je passe un très bon diner (bien qu’ils nous servent des frites).

20h- Débriefing du commandant, qui comme à son habitude fait son show. Il aboie fort, mais ne mords pas. Enfin, tant qu’on ne vient pas l’emm… Il essaie de justifier par tous les moyens son retard du matin. D’après lui, chaque semaine il ne vient pas à l’appel pour voir comment le commandement se comporte. Il demande d’ailleurs aux redoublants de confirmer ses dires, ce qu’ils infirment. Il avoue également, mentir comme un arracheur de dents ;).
Bref, vers 21h le one man show se termine, apparemment il y a un match de foot du PSG… J’en profite donc pour reprendre ma prose, qui pour aujrourd’hui arrive à son terme.

22h27- Extinction des feux!


J4 – La semaine est loin d’être terminée

5h- Rebelotte, réveil et préparation en vue d’une journée encore bien chargée! Ce matin, le réveil est un peu plus dur que d’habitude, je n’ai pas très bien dormi. Il faut dire que les radiateurs chauffent à fond, et il fait 20°c dehors…

6h15- La comédie démarre. Rangés en ordre serré, l’élève de service du jour est mon voisin de chambrée. Le commandant débarque, et compte bien nous faire payer le court trajet que nous avons fait hier matin. Nous partons donc au pas, faire un tour, puis un deuxième. Finalement, nous nous arrêtons face au petit dej, devant le commandant qui nous laisse partir manger.

7h20- Départ en bus. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, tout le monde est assez fatigué. Dans le bus pou aller au centre de tir de Meaux, il n’y a pas un bruit.

8h00- Nous démarrons comme à l’accoutumée, avec nos instructeurs par faire du drill: répétitions des gestes pour prendre en main l’arme (de formation) et effectuer les bons gestes pour viser et tirer. La répétition semble bien prendre, et les gestes commencent à rentrer. J’ai l’impression de faire mois d’erreurs, et de suivre la procédure à la lettre.
Nous instructeurs nous montrent plusieurs situations (et les techniques pour y répondre) lorsque nous sommes dans certaines situations: changement rapide de chargeur (plus de cartouche dans le chargeur ni dans la chambre), le Tap & Rak (geste consistant à taper sous le chargeur et à recharger la culasse, si celle-ci ne se bloque pas lorsque le chargeur est vide, ou si une cartouche coince le mécanisme). Je commence finalement à me servir régulièrement du TapRak, l’arme de formation qu’ils mont prêté étant un peu vieille et se bloquant régulièrement,
Nous passons maintenant à l’exercice d’obstacle haut. Les FTSI nous montrent le positionnement, et la technique pour nous avancer et tirer en restant masqués derrière l’obstacle.

10h30- Nous passons au tir à balles réelles. Comme d’habitude, tout le monde sort, et nous allons passer par groupe de quatre. Je dois faire partie du deuxième groupe. Le premier groupe se met en place, tandis que nous chargeons 11 cartouches dans un chargeur de réserve fixé à la ceinture, puis 10 cartouches dans un second chargeur qui va dans notre poche. L’exercice consiste à tirer à 7m, avec un obstacle haut, 10 cartouches du côté fort (à droite en ce qui me concerne), effectuer un rechargement d’urgence en suivant les gestes que nous avons répétés, puis tirer 10 cartouches côté faible (à gauche), restituer la dernière cartouche et mettre l’arme en sécurité.
L’exercice se déroule bien pour moi: 10 cartouches tirées à droite, mais la culasse ne reste pas bloquée… Mon pouce était appuyé sur la clef d’arrêtoir de culasse. Pas grave! Je ne me laisse pas perturber: Tap & Rack. Je fais tomber le chargeur, puis en saisis un nouveau, l’insère et renvois la culasse. Je reprends côté gauche, et tire mes 10 cartouches.
Fin de l’exercice, je remets l’arme en sécurité, et fais tomber le TCB. L’instructeur me dit que ce n’est pas grave, de mettre l’arme en mode transport, la poser dans la mallette (fenêtre vers le haut) et d’attendre. Je suis un peu déçu de ma prestation, les manipulations de sécurité ne s’étant pas déroulées comme il faut…
Nous allons donc voir les résultats, et je récupère pour la première fois ma cible. 20/20!
Jusqu’à midi, s’ensuit l’attente que tout le monde passe, et c’est l’occasion de discuter avec toute la section 2. Bien que le temps passe lentement, c’est très appréciable!

12h15- Bus, puis déjeuner à l’académie. Le repas d’hier n’étant pas passé auprès de la moitié de la section (ils ont mangé pizza avec des frites), le commandant passe s’inquiéter de savoir comment se porte la section. Il reste tout de même 3 ou 4 personnes encore bien malades de cette intoxication alimentaire…

13h30- Nous nous rendons devant l’auditorium.pour passer 2 sur les attitudes professionnelles. Nous nous changeons à l’arrache dans un couloir pour enfiler: pantalon d’été, t-shirt simple et protège dents et mitaines de boxe. Pendant 2 heures, les FTSI nous indiquent avoir une attitude professionnelle de sécurité, nous permettant de réagir dans de bonnes circonstances en cas de nécessité (réaction à l’agression, esquive, riposte…). Le cours est très intéressant, bien qu’un peu brouillon. Le travail en binôme ne me paraît pas très efficace, n’étant pas tombé sur quelqu’un de convaincu par ce qu’on apprenait à ce moment là…. Pas grave, e m’entrainerait avec les enfants! 😉

15h30- Cour magistral sur les discriminations: définition, articles de loi… Très intéressant, l’instructeur sait captiver et faire participer son audience. Il sait nous maintenir attentifs, le cours ne paraît pas si long, et bien que fatigué, je n’ai aucune envie de dormir. Nous voyons donc à quoi correspond une discrimination, les cadres qui l’entourent ainsi que le contexte applicable pour le métier de policier (voire tout citoyen).

17h30- Rassemblement, bus puis retour à la caserne. Nous avons maintenant un temps libre jusqu’au dîner. C’est enfin l’occasion de parler avec Marine et Paolo, première fois depuis le début de la semaine. Le temps paraît long, d’autant plus que je n’a pas vu Timothée, et je n’ai pas eu le temps de parler avec Mayeul…

19h- Diner. Je discute longuement avec Christophe, avec qui je m’entends bien depuis le début, mais qui commence un peu à désespérer. La fatigue le travaille, et j’ai l’impression qu’il a presque envie de baisser les bras… Je lui remonte le moral tan bien que mal!

20h- Débriefing du commandant, qui fait son show. Il nous raconte la suite de la semaine. Il nous met dehors à la fin des cours demain à 17h30, et il nous conseille de revenir dormir le dimanche soir, pour être à l’heure lundi matin à 6h15 pour le rassemblement. Je ne sais pas encore ce que je vais faire.
Par contre, il nous invite tous jeudi soir à boire un pot au bar de la caserne, pour nous remercier de notre engagement. Il prévient tout de même que ceux qui auront raté l’habilitation du jeudi matin tireront la tronche, et qu’il y aura un rattrapage vendredi matin. Si l’habilitation n’est pas validée, il faut partir immédiatement, sans dire au revoir à personne. Ca a l’air d’être dur, je ne veux vraiment. pas vivre cette expérience.
Pour finir sur une notre positive, deux jeunes filles de notre promotion ont réussi le concours de gardien de la paix. Donc quoi qu’il arrive, elles rentreront dans la police.

21h- Fin du briefing, je me mets au travail pour lister ce que j’ai fait de ma journée. Je me dis que je donne beaucoup de détails techniques qui ennuieront les les lecteurs, ou pas…
En tout cas, je commence de plus en plus à apprécier cette unité et cette cohésion qui est en train de se créer dans ma section.

Sur cette bonne note, je vous souhaite une bonne nuit, mon voisin ronfle déjà devant son film depuis près d’une heure.

22h08- Extinction de la chambrée.


J5 – Vivement le week-end!

5h- Réveil de nouveau. La fin de semaine est très difficile. Je commence à vraiment être fatigué, d’autant plus que les sessions d’initiation aux techniques d’interventions sont assez sportives (pompes, flexions, extensions…)
Je ne me laisse pas abattre, et suis mon rituel de réveil (très long) en vue du rassemblement.

6h15- Tout le monde est à l’heure, au garde à vous. Il fait bon, le commandant passe et semble de bonne humeur. Nous faisons quelques tours de place en ordre serré pour démarrer la journée, puis petit déjeuner, bus, etc…

8h15- Stand de tir de Meaux. Comme chaque jour, nous allons commencer par récupérer nos armes, puis driller pendant 2h. Au menu de la journée: position de garde (arme sortie sous le regard pour voir ce qu’il se passe derrière, doigt sur le pontet, prêt à tirer), position de danger (main sur l’arme, légèrement sortie de l’étui, prêt à faire feu, mais à une main seulement). On répète les gestes, corrige les mouvements, pratique toutes les procédures que l’on a vu depuis le début de la semaine…
Juste avant 10h, nous apprenons que le commissaire demande à ce que nous participions à la minute de silence en raison du décès d’un pompier volontaire il y a quelques jours. Le devoir de mémoire fait partie des obligations du policiers. Nous nous exécutons, bien que cela perturbe un peu l’organisation du tir.

10h- Séance de tir. L’instructeur nous explique ce que nous allons faire: préparation d’un chargeur de 10 cartouches (à mettre dans la poche), et préparation d’un chargeur de 9 cartouches, à mettre dans le porte chargeur. Nous allons tirer 10 cartouches à 7m. Premier coup de sifflet, on se met en position de garde. Deuxième coup de sifflet, on aligne la cible, le guidon et l’oeil et on fait feu. Désarmement de l’arme, vérification de l’indicateur de charge, et arme à l’étui. Une fois les 10 cartouches tirées, il faut alors effectuer un rechargement d’urgence. Etant donné que j’ai de grand doigts, la culasse ne reste pas bloquée à l’arrière. J’effectue alors un Tap & Rac, puis laisse tomber le chargeur et insère le nouveau. Désarmement de l’arme, et arme à l’étui. La deuxième phase commence: L’instructeur crie “DANGER” pour que nous nous mettions en position danger (étui déverrouillé, arme légèrement sortie, prêt à faire feu à une main). Au coup de sifflet, nous tirons deux cartouches (la première en double action, la deuxième en simple action), désarmement et mise de l’arme à l’étui. 8 cartouches sont tirées ainsi. La dernière est alors restituée aux instructeurs, l’arme est mise en sécurité et transportée jusqu’à la mallette. Dans la ligne d’à côté, un autre instructeur s’occupe des gauchers, et fait une démonstration en tenant mal son arme. Il fait alors 2 trous (hors cible) dans ma cible!!!!
Lors de la vérification des cibles, je suis un peu perdu, le précédent tireur ayant laissé sa cible en place, et l’instructeur d’à côté s’étant trompé de ligne… Mais mon instructeur veille: j’ai mis les 18 cartouches dans la cible, il a réussi à les identifier sans problème.

12h et quelques- Retour à Lognes où nous arrivons vers 13h, et comme à l’accoutumée, nous devons déjeuner en vitesse, afin de pouvoir enchainer avec les cours.

13h30- Initiation aux techniques d’intervention: palpations de sécurité et menottage. Nous apprenons pendant 2h, comment effectuer une palpation de sécurité (de dos pour les palpations administratives, judiciaires et contrôles d’identité, et de face pour les palpations festives). Nous effectuons un jeu de rôle, où la moitié de la section sont des spectateurs de matchs de foot, et l’autre moitié des agents de sécurité (puis inversement).
Ensuite, nous apprenons à effectuer un menottage en toute sécurité, pour éviter de se prendre des coups lors de l’intervention. Un autre jeu nous permet de nous entrainer un peu: deux files de 14 personnes, le dernier menotte l’avant dernier, puis lui enlève les menottes, lui passe, et menotte celui devant lui, etc… C’est ludique, et ca met une bonne ambiance dans l’après-midi.
Cela dit, cela fait encore beaucoup de choses à apprendre et peu de temps pour mettre en pratique.

15h30- Plus que 2h avant le week-end. Cours sur les Rapports: Quand faire un rapport, à quoi sert un rapport, quels types de rapports existent (information et demande), etc… Nous pratiquons donc en cette fin d’après-midi, l’art de l’administration, à savoir rédiger un document à destination de la hiérarchie. Il semble que nous serons, en tant que policiers, amenés à pratiquer cette forme de communication. Il paraît donc important de comprendre et maîtriser toutes ces activités.

17h15- Retour à Lagny, avec un dernier mot du commandant. Rassemblement à la descente du bus, au garde à vous pour écouter les précieux conseils: bien se reposer ce wwek-end, et il conseille de déconnecter complètement (donc ne pas aller sur youtube voir des vidéos pour s’améliorer), et de revenir dimanche soir plutôt que lundi matin, le rendez-vous de 6h15 étant toujours d’actualité et obligatoire.
Il en profite également pour nous passer un petit message sur la cohésion, car des tensions entre différents groupes commencent à émerger, et il n’en veut pas. Par ailleurs, il nous précise les règles concernant les uniformes: pas de panachage, on ne peut ramener uniquement ce qu’on doit laver, interdiction de prendre les pare-balles, etc… Enfin, il précise qu’il faut vraiment décompresser, car la deuxième semaine aura un rythme encore plus soutenu!

17h30- Je file dans ma chambre, fais mon sac, et file à la voiture. Après quelques bouchons, la traversée de l’Ile-De-France et un arrêt chez Domino’s Pizza, je suis enfin à la maison. Il est 20h et je suis crevé!

Dans ma To Do List de ce week-end, j’ai plusieurs choses à faire: mes lessives, choisir si je rentre dimanche soir ou lundi matin, et préparer mes voeux d’affectation (Police Aux Frontières, Compagnie Républicaine de Sécurité ou Direction de la Sureté Publique).