Brésil: Cailloux & Compagnie

J9 – Ponta Negra, Act II

Ponta Negra

Epilogue du jour précédent

3h du matin: « Papa, j’ai perdu mon doudous! ». « MMMMMMMMMMmmmmmmhmmmhhhhmmMMMM! » J’attrape tant bien que mal mon téléphone, je l’allume, me lève et « C’est bon je l’ai retrouvé! ».

« Grrrrrrrrrrr ». J’enlève mes chaussures et me recouche… C’est malin, maintenant j’ai plus envie de dormir…


La journée

Aujourd’hui, lever 6h30. Les volets sont fermés, et j’entends Paolo qui depuis une heure se retourne dans son lit sans rien dire… Allez j’arrête le supplice, on se lève!

Dans la bonne humeur, les enfants sautent du lit, et s’habillent. On se prépare doucement, et je prépare le sac, car ce matin c’est plage, à 1h du village.

8h00: petit déjeuner. Nous allons prendre notre petit déj. à côté de la chambre. Nous sommes reçus comme des rois: fruits frais (ananas, mangue), céréales, yaourt, café, jus d’orange fraîchement pressé et pain grillé. Les enfants ne sont pas perdus et s’en donnent à coeur joie. Nous sommes mêmes salués par des beijaflores (colibris) qui viennent butiner les arbres fruitiers à proximité de la chambre.

La vue est plaisante, mais le ciel n’est pas très avenant. Je ne sais pas si le programme de la journée va être réalisable…

A mon grand plaisir, à la sortie de la douche, Marine chante, et ça, ça me fait vraiment plaisir!

Surprise!

9h, Si passe à la maison, et nous partons pour la plage. Le ciel semble s’éclaircir, et cela me permet de profiter des points de vue à travers la jungle. Nous sommes accompagnés par 3 jeunes, qui portent un seau dans lequel est un poisson mort entier, et un couteau (pas un canif, mais un couteau genre Ikea). J’ai l’impression qu’ils emmènent notre pique nique avec nous…

Tout le monde est en havaianas, sauf les Cailloux: nous avons nos chaussures de marche, et je porte le sac (avec la plus grande pharmacie français nomade du monde entier! Si vous avez besoin d’un hélicoptère de secours ou d’un sirop contre les coupures, j’ai tout ce qu’il vous faut!).

Mes deux petits Cailloux ne dépaysent pas trop: ils arrivent à suivre sans grande difficulté les jeunes légèrement plus âgés que Marine, et qui se déplacent la plupart du temps pieds nus.

Je retrouve dans la dextérité de Marine et Paolo les gênes de leurs parents: lorsque Paolo arrive à sauter comme un cabri de pierre en pierre sur un pied, et se rattraper sans poser les mains lors qu’il glisse, Marine évolue à 4 pattes, comme un aveugle ayant perdu ses lunettes dans une pièce sombre. Je vous laisse deviner de qui tient Paolo et de qui tient Marine…

Les panoramas sont toujours aussi saisissants, mélanges de couleurs et de genres.

Nous croisons sur notre route, une équipe de l’EDF brésilien, qui tire une ligne électrique vers Ponta Negra. La révolution est prévue pour le mois de novembre. En attendant, le village carbure aux groupes électrogènes, et autres Ipod/iPhones… Bref, Mayeul si tu veux venir bosser au Brésil, tu pourras toujours planter des poteaux ! Et ce sera moins compliqué qu’en France, parce qu’ici, il n’y a pas de gel ni de neige, et les engagements de maintien en conditions opérationnelles doivent être entre 24h et 24 mois.

Nous arrivons au bout d’une quarantaine de minutes, sur une première petite plage, Praia dos Antiguinhos absolument magnifique! Nous sommes seuls, nous pouvons nous baigner tranquillement. Les enfants font (encore) des bassins, pendant que je profite du paysage.

Praia dos Antiguinhos
Praia dos Antiguinhos

Une petite petite heure plus tard, Si, qui avait disparu avec les enfants qui nous accompagnaient, revient avec son seau et le poisson entamé d’un quart, et des crabes au fond du seau. Les enfants sont conquis. Nous prenons alors nos affaires, chaussures en main, pour une petite randonnée pieds nus, de 5 minutes à travers la jungle. En fait, il est très facile de marcher pieds nus: la terre est dure, et il n’y a pas d’éléments acérés au sol, le morceaux de bois trainant étant essentiellement des morceaux de bambou. Il a donc été aisé d’évoluer avec eux, pieds nus.

Après avoir un croisé un VTTiste qui doit s’éclater sur ces chemins de montagne, nous arrivons donc à une deuxième plage, Praia dos Antigos, qui est largement plus grande et qui comporte de jolies vagues pour faire du surf (c’est un spot de surf). A ma grande surprise, nous sommes seuls!

Les enfants suivent d’abord Si qui leur montre les rudiments de la chasse aux crabes, puis retournent à leur activité principale: les bassins.

Praia dos Antigos

J’ai tout de même réussi à les attirer jusqu’aux spot de surf, afin de jouer dans les vagues. A 13h, Si a sonné la fin de la récréation. Il fallait rentrer pour le déjeuner. Paolo à bout de force, s’est tout de même pas mal défendu pour marcher jusqu’à Ponta Negra, le ventre vide. Nous avons pris à 13h30, un bon déjeuner, le même que la veille, composé de poisson cavalier, riz, feijoada, frites et crudités, le tout accompagné d’un jus de fruit frais.


L’aprem…

Nous passons le reste de l’après-midi sur la plage, ou les enfants on pu reprendre leurs activités laissées en plan la veille (oui, les bassins!), tandis que la vie du village continuait: allers et retours de bateaux, préparation de canots de pêche, touristes de passage…

Enfin, lorsque le soleil s’est caché derrière la montagne, nous sommes remontés dans la joie et dans la bonne humeur (pieds nus!).

Après une bonne douche, nous devions attendre l’heure du dîner. Des enfants jouent au ballon à côté, et j’ai poussé Paolo et Marine à s’intégrer au groupe. Il s’avère que deux étudiants toulousains (brésiliens en fait, mais en étude à Toulouse) jouaient, ce qui a facilité l’intégration des de Cailloux. Le match France/Brésil a donc pu se rejouer, et on leur a mis la pâté!

Nous avons pris notre petit déjeuner dans le noir, à la lueur de quelques bougies, comme la veille. Notre guide, qui était parti à 16 pour pêcher, et censé rentrer à 22h, a débarqué avec un petit poisson à la main, son trophée du jour. En fait, quand il ne fait pas le promène touristes, il est pêcheur à Ponta Negra.

Si, le visitante de touristas, e peixore

Le repas du soir est composé de viande, avec les accompagnements habituels (riz, frites, feijoada…). Les enfants sont ravis, et semblent moins fatigués que la veille!


Fin de l’aventure?

Nous remontons dans le noir, à la lampe de téléphone, et nous nous couchons tranquillement à 20h. Demain, le petit déjeuner est à 7h30, car nous repartons en bateau à 8h, direction le Saco de Mamangua.

Pour vous donner une idée de là ou je viens de passer mes deux derniers jours: allez au bout du monde (non, vraiment, sans déconner), là-bas faites deux heures de marche, prenez un bateau (une barque avec un moteur) pendant 30 minutes, montez ensuite 15 minutes dans la montagne, et tournez à gauche. Je suis là! (assis sur le perron dans le noir) N’essayez pas de chercher sur google maps, ici ni l’électricité ni le réseau ne passe…